Le 12 avril 2019, le porte-parole de la Police républicaine, le Contrôleur Général de Police Pascal G. ODELOUI a fait à la presse béninoise un point sur trois (03) sujets.
D’abord il a présenté un cas de Faux en écriture publique et privée, usage de faux, détournement de deniers publics, association de malfaiteurs et escroquerie. En effet, dans le cadre de la valorisation de la fonction enseignante, le gouvernement a décidé en 2016 d’allouer différentes indemnités et primes aux enseignants du secondaire. Ces différentes allocations sont virées annuellement dans les comptes bancaires des bénéficiaires ou ayant droit. Mais, il s’est avéré qu’un fonctionnaire mal intentionné et bien évidemment un grand escroc a réussi à créer frauduleusement 120 comptes bancaires parallèles dans une institution financière de la place à des enseignants non éligibles pour ces différentes allocations.
Lesdits comptes ont été créés avec de faux documents à savoir : faux actes de naissance, fausses cartes nationales d’identité, fausses attestations de résidence avec de fausses adresses.
Le retrait des fonds à la banque se fait par des personnes qui se font établir au préalable de fausses cartes d’identité, dans les agences spécialement dédiées à la falsification des actes administratifs.
Les investigations menées par la Brigade Economique et Financière (BEF) a permis de démanteler le réseau et d’interpeller 18 personnes dont les complices au niveau de la banque et du ministère.
Le porte-parole a précisé qu’à l’ouverture de l’enquête, le cerveau de cette ingéniosité machiavélique, un cadre du Ministère des Enseignements Secondaires, Techniques et de la Formation Professionnelle, et gestionnaire de crédits, a nuitamment vidé le coffre-fort de son bureau contenant quatre-vingt-dix millions (90.000.000) FCFA et tenté de fuir pour se réfugier à l’étranger. Rattrapé dans sa fuite, il a été interpellé par la Police républicaine.
Le second sujet abordé est un cas d’escroquerie.
Sur renseignements, un escroc de grand chemin, repris de justice, a été appréhendé le vendredi 12 avril 2019, aux environs de 12 heures au quartier Dossouvié dans la commune d’Adjarra, département de l’Ouémé.
Son mode opératoire consiste à se faire passer pour un magicien et fait croire à ses victimes, à la possession d’un don magique qui lui permet de multiplier de l’argent au moyen d’une caisse noire avec des rituels.
Le mis en cause a déjà fait beaucoup de victimes au Bénin, au Nigéria et en Côte d’Ivoire.
C’est ainsi qu’il a réussi à soutirer à trois victimes récentes les sommes de 240.000 FCFA, 250.000 FCFA et 220.000 FCFA à multiplier pour faire gagner à chacune d’elles dix millions (10.000.000) de FCFA.
La perquisition effectuée à son domicile a permis de découvrir une caisse noire dite magique, de faux billets de banque en coupure de 5000 FCFA et 10.000 FCFA à hauteur de 370.000 francs CFA et d’autres objets dont l’escroc se sert pour tromper ses victimes en vue de leur soutirer de l’argent.
Enfin, le dernier sujet est celui d’un cas de vol de véhicules. En effet, le département du Couffo enregistre depuis un certain temps un phénomène criminogène particulier. Il s’agit de vol de véhicules par administration de Lexomil, un puissant somnifère introduit dans du yaourt proposé astucieusement à la consommation des conducteurs de taxi urbains ou interurbains par leurs clients. Ces individus se rapprochent des conducteurs de taxi et proposent de louer leur service aux fins de les transporter à une cérémonie dans une commune voisine. Au cours du trajet, ils offrent au conducteur un pot de yaourt préalablement préparé au produit sus-indiqué. Après la consommation de ce mélange, le chauffeur s’endort et son véhicule est emporté.
Plusieurs cas ont été enregistrés dont le dernier en date remonte au 10 mars 2019. Ces hors-la-loi ont encore utilisé le même mode opératoire pour disparaitre avec le camion immatriculé BF 0128 RB dont le conducteur et l’apprenti ont été endormis et éjectés du camion à Djakotomey après la consommation des yaourts à eux offerts.
Grâce à son réseau de renseignements et aux différents recoupements, la Police républicaine a réussi à mettre la main sur le cerveau de cette bande et ses acolytes. Les intéressés qui sont des repris de justice, ont déclaré que le camion volé récemment à Djakotomey est actuellement à Lomé au Togo où il a été vendu à deux millions (2.000.000) de francs CFA.
Il est à signaler que l’un des véhicules arraché avait déjà été retrouvé et récupéré à Glo-Djigbé au domicile d’un repris de justice actuellement incarcéré à la prison civile d’Abomey pour d’autres cas similaires.
Le porte-parole de la Police républicaine a, une fois encore, invité la population à un comportement citoyen en cette période sensible des élections législatives. Il en a profité pour leur rappeler qu’aux termes des articles 238 et 240 du code pénal : « les attroupements, les provocations directes à un attroupement, soit par discours proféré publiquement ou soit par écrit imprimé affiché ou distribué, constituent une infraction à la loi pénale qui sont passibles de peine privative de liberté ».